J18 - à l'assaut du Condoriri
Rien de tel pour oublier les déboires de la veille qu'un bon trek d'une journée à 4000 mètres.
Au programme de la journée selon l'agence de tourisme, départ 8H30 de La Paz pour 2H30 de voitures puis petit trek de 4H00 très cool le long de la cordillère royale, pour un retour à La Paz à 18H30.
Nos accompagnateurs ci-dessous: Martin (le chauffeur) et Grobert (le guide)
Nous sommes bien présentés à l'agence à l'heure prévue même en avance, mais malgré ça, nous sommes arrivés sur le site à 12H00. La journée commençait bien...
Nous attaquons notre ascension par le lac de Tuni (4300m), mais plus on avance, plus le ciel se couvre, on croise un groupe de randonneurs qui nous disent que là-haut il neige (heureusement, nous nous sommes bien couverts).
Notre guide ne parle pas un mot d'anglais ni de français. Notre vocabulaire météorologique en espagnol étant très limité, nous n'avons que très peu d'infos sur l'évolution de la situation, surtout que juste au dessus de nos tête, l'orage gronde à tue-tête. Tant bien que mal après 2H30 de marche sous la neige nous arrivons jusqu'au refuge du lac Chiar Khota (4600m).
Après un repas frugal à base de poulet et de riz, les nuages commencent à se lever et le soleil à refaire son apparition.
Il nous reste 1H20 de montée à partir du refuge pour atteindre le sommet située à 5024 mètres (la fameuse barre des 5000 putain...) mais là Flo me refroidit direct, pourtant je n en avais pas besoin. "il est hors de question qu'on monte, j'ai trop froid et je suis fatiguée" adieu les "5000".
Après un gros quart d'heure de négo, j'arrive à la convaincre de monter mais dans la balance j'ai été obligé de lâcher "la descente de la mort en VTT", l'excursion que j'avais prévu le lendemain.
Nous voilà repartis pour une montée très raide et rendu glissante par la neige, mais la vue sur le lac est somptueuse.
On passe la barre des 4810 mètres (j'ai un altimètre sur l'appareil photo (merci encore la dreamteam de Bodrum) plus haut que le Mont-Blanc mais à cette altitude le moindre pas nous essouffle, les pauses de Flo sont de plus en plus fréquentes, je vois qu'elle s'accroche du plus qu'elle peut, mais je commence vraiment à être inquiet et le guide ne me rassure pas en m'annonçant qu'il reste encore au moins 40 minutes de montée.
des transpyrénéens avec lesquels je marche de temps en temps m'ont appris à respecter la montagne et à ne pas aller au-delà de ses limites surtout comme Flo, on est dans le rouge.
La décision est prise nous faisons demi-tour (au fond de moi j'ai bien les boules, on était si proche des "5000" mais hors de question de prendre des risques).
Il est 15H30 quand nous faisons demi-tour, Martin notre chauffeur est censé nous attendre à un point de RDV à partir de 16H00, il n'y a qu'une heure de descente donc à priori pas de problème.
sauf que quand nous arrivons au point de RDV, pas de Martin.
On demande à Grobert, si il y a un problème mais il nous assure que non, mais qu'il vaut mieux quand même avancer en direction de notre point de départ de ce matin car nous verrons mieux arriver la voiture car la route est plus large...
Nous commençons gentiment à stresser car le point de départ est à plus d'1H30 et qu'il est déjà 16H45, la nuit tombant vers 18H30, il y a de quoi être inquiet. En plus, on est mort. Nous suivons Grobert qui n'a plus l'air du tout sur de lui. L'inquiétude laisse place à la colère surtout quand au bout d'1H30 nous arrivons au point de départ du matin et que nous ne voyons toujours personne. On commence à penser que nous allons devoir dormir sur place dans une des maisons des locaux (là on est vraiment en plein dans Pékin Express).
Alors que je pars en éclaireur avec le Guide car Flo est à bout de force, elle nous fait des grands signes de loin, elle a retrouvé Martin qui courait à son encontre, on est sauvés.
Au final nous monterons dans la voiture à 18H15 juste avant la nuit pour un retour à La Paz à 20H45. Et on échappe à une belle tempête de pluie/neige en prime !
C'est décidé demain nous quittons LA PAZ.